L'éloge Ediéne.

Je chante les combats du héros, qui fuyant les rivages de Mork
parvint, prédestiné, en territoires de l'ancienne Brakmar, aux bords des forêts brigandines,
longtemps malmené sur terre et sur mer par les Dieux tout puissants,
il était victime de la la colère tenace de la cruelle Feca.
Il souffrit beaucoup de la guerre, avant d'investir les Landes Sidimotes, et d'y fonder sa ville,
terre d'accueil de la lignée Whèl, fondateurs aux cyniques murailles.
Fée, rappelle moi pour quelle cause, pour quelle offense à sa volonté,
pour quel chagrin, la reine des glyphes poussa un héros d'une piété si insigne
à traverser tant d'aventures, à affronter tant d'épreuves?
Est-il tant de cruauté dans l'âme des Dieux?


*À la demande de Sinut, Ecnalliav accepte de raconter les derniers moments de la Morkade, malgré l'heure avancée et la douleur que provoque en lui cette évocation. Pour simuler leur départ, les Emelkiens vont se cacher sous le bouclier de la déesse Feca, en laissant sur le rivage d'énormes runes, soi-disant pour faire une offrande à leurs anciens adversaires, mais qui en réalité se trouve être une ruse.

Les Morkyens, heureux du départ de leurs assaillants, examinent les runes avec curiosité, partagés entre confiance et défiance, tandis que le prêtre Noocoal les met en garde.*


L'assemblée se tut, et dirigea son regard vers le héros Amaknéen,
Alors, de son trône vermeille, Ecnalliav commença ainsi:
"Tu m'ordonnes, reine, de raviver une souffrance indicible,
en racontant comment l'opulente Mork et son pitoyable royaume
furent mis à sac par les hordes Emelkiennes, les malheurs affreux dont je fus témoin,
et la part importante que j'y pris moi aussi. Devant de tels récits,
qui parmi les Iops ou les Sacrieurs, quel soldat du cruel Lam
pourrait contenir ses pleurs? De plus, l'humidité de la nuit déjà
tombe des cieux, et les astres qui s'effacent invitent aux songes du profond Liemmos.
Mais puisque ton envie est si grande de connaître nos malheurs
et d'entendre relater brièvement l'ultime épreuve de Mork,
même si mon âme se hérisse à ces désirs et recule devant le tourment,
je vais commencer. Brisés par la guerre et refoulés par le destin,
après tant d'années, écoulées déjà, les chefs des Emelkiens,
inspirés par la divine Feca, fomentèrent une ruse
des plus malsaines, aux détails les plus vilains,
qui devait être un pacte pour l'arrêt les fers et un acte
de courtoisie envers les vaillants guerriers tombés au combat.
En cachette, ils enfermèrent un démon dans les offrandes
aux profondes sources d'énergies à l'éternel duel.
De nos rivages, nous apercevions leur flotte, qui très fameuse,
était bien tout aussi imposante qu'à son arrivée,
fuyait les rivages de l'île aux profondes forêts.

Nous, nous les croyons partis par la faveur des Vents pour Emelka.
Dès lors la Morkènne tout entière se libère d'un sombre nuage;
on abat nos barrages, on se plaît à courir en nos territoires autre fois perdus,
à visiter ces lieux abandonnés, au littoral préservé:
Ici campait l'ordre de sentinelles, ici le farouche Lam avait planté sa tente;
ici était l'endroit réservés aux innombrables navires, là souvent, ils procédaient à des duels.
Certains sont stupéfaits des présents offerts à la déesse guerrière, et s'étonnaient de la puissance des emblèmes mythiques des présents; Sètémyht, le tout premier,
suggère de de les introduires dans nos temples et de les installer sur les autels ;
était ce fourberie, ou destin de Mork était déjà à l'oeuvre?
Mais Sypac, et les mieux inspirés recommandent,
soit de les précipités dans la mer le piège des Emelkiens,
et leurs présents suspects, d'y bouter les sorts et de le détruire,