Les Trolls de la Forêt
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Souvenirs, souvenirs...

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Souvenirs, souvenirs... Empty Souvenirs, souvenirs...

Message par Lucinda Mar 23 Fév - 22:03

Tiens, je vais inaugurer ce monticule avec mon torchon texte.

Souvenirs, souvenirs...


Prologue : Seule au monde

C'est le crépuscule. Le soleil descend doucement son disque d'or sur l'horizon, plongeant peu à peu une petite île au milieu de l'océan dans l'obscurité.

« Seoh... 'tain... Chuis encore à Seoh... »

Au milieu d'un cercle de Pommiers au tronc large et à l'écorce sinueuse, une silhouette se lève en titubant, puis s'ébroue.

« Bon... Qu'est-ce qu'il y a à faire aujourd'hui? »

Lucinda s'étire longuement, à la façon d'un Chacha, exposant son corps fin et -maigre sanglé dans l'habit traditionnel (mais déchiré) des disciples d'Osamodas- aux derniers rayons du soleil, puis se met à se gratter frénétiquement pendant cinq bonnes minutes.

Foutus Moskitos... Et évidemment j'ai pas d'pommade...

Ses piqûres temporairement calmées, elle siffle d'une note claire qui provoque un mini-tumulte parmi les branches d'un des Pommiers. Une Veuve Noire glisse le long du tronc, et se place devant sa maîtresse en cliquetant des mandibules.

« Alors Clothilde ? Dit Lucinda en caressant son invocation, tu ramènes quoi de beau? »

L'arakne cliquète encore, puis disparaît dans les frondaisons pour revenir avec plusieurs « sacs » de sa toile renfermant des cadavres d'animaux. La jeune Osamodette s'accroupit pour examiner les corps (du moins ce qu'elle peut en voir).

« Mwais... Tu peux tous les garder, y'a rien d'intéressant. »

L'arakne frotte deux de ses pattes, roule ses yeux puis repart à toute vitesse en emportant les sacs. Lucinda, qui s'était relevée, la contemple, se gratte le bras, puis le cou, enfin tout le corps, puis regarde le reste de son feu qui avait brûlé au centre du cercle de Pommiers.

Et merde...

Elle s'accroupit à nouveau, remue les braises à présent froides, soupire, puis prend un bout de bois taillé en creux dans lequel repose des brins d'herbe sèche et une autre baguette, puis commence à les frotter l'une contre l'autre.


Deux heures plus tard, elle était toujours à frotter ses bouts de bois, les cheveux en bataille et trempés de sueur et la rage qui menaçait d'exploser.

Non mais tu vas t'allumer saloperie !

Son rythme s'accélère frénétiquement, jusqu'à ce que la baguette se brise et écorche profondément la main qui la tenait.

Trente secondes plus tard, elle court autour des Pommiers en hurlant tout un chapelet de jurons mêlés à des râles, sa main saignant à gros bouillons. Elle s'arrête, se frappe violemment la tête contre un des Pommiers, faisant tomber des Poms et tanguer sa vision, (Ooooooooooooh, des étoiiles!), puis elle s'ébroue, recommence une ou deux fois, et enfin tombe au sol en marmonnant :

« Mais qu'est-ce que j'ai faiiit... J'ai pas mérité ça... 'pouvez pas me donner un coup d'main là haut hein... »

Soudain elle se relève brusquement et tend son poing blessé vers le ciel.

« Bande d'égoïstes ! S'époumone la disciple. Tout c'que vous faisez c'est rester là haut à vous marrer et à prendre des paris ! Vous en avez rien à cirer que vos disciples y soient dans le fumier jusqu'au cou hein ! Mais vous rigoliez moins quand y avait Ogrest et ses œufs ! Vous verrez qu'un jour on prendra not' revanche ! »

Elle baisse lentement le bras, la respiration haletante, puis retourne près du feu et tombe à genoux devant son marteau dont le manche est planté dans le sol comme un piquet. Sur la partie écrasée du marteau, sous les couches de sang et de crasse, de vagues gravures suggèrent un visage . Lucinda le regarde d'un œil torve pendant quelques secondes, puis grommelle :

« Ho toi ça va, pas la peine de me regarder comme ça, mais tu sais bien que j'en ai ma claque de cette île. »

Le marteau fait alors une chose que tout bon marteau sculpté en bois de Pommier ferait : il reste inerte. Lucinda regarde sa plaie en grimaçant, puis lâche :

« En plus j'arrive même plus à faire du feu, je me souviens plus comment on fait. »

Le marteau continue à la fixer de son semblant de regard vide.

« Arrête de te foutre de moi, s'écrie soudain l'Osamodassette, j'vais pas faire de feu aujourd'hui puisque c'est comme ça, de toute façon je me débrouillerai bien sans. »

Lucinda se détourne en croisant les bras d'un air boudeur. Elle se met alors à lever la tête pour regarder les étoiles, apparues avec la nuit. Elle tourne la tête dans tous les sens pour arriver à voir le ciel en entier, et finit par tomber en arrière sur le sol. Elle grimace légèrement de douleur, puis soupire et croise les bras derrière la tête pour mieux observer la voute céleste. Ses pensées se mettent à vagabonder...

C'est beau. On prend pas le temps de regarder les étoiles. En fait la plupart du temps on dort la nuit, ou si on est éveillé on fait quelque chose qui nous empêche de les observer.
… Ça fait combien de temps que je suis sur cette île? Je sais plus. Tant pis. J'espère que j'en partirai un jour quand même...
Je me rappelle...


Lucinda se rappelle son départ d'Asturb. Elle avait tenté de retrouver ses amis, ceux de Sylve, mais en vain. Elle était donc montée sur un bateau avec des inconnus. Sa peur irrationnelle de l'eau avaient forcé ces mêmes inconnus à la laisser sur cette île, baptisée Seoh, on ne sait plus pourquoi.

J'étais trop dangereuse, je menaçais de faire couler le bateau, gnagnagna, pfff... Comme si deux trois coups d'corne ça pouvait percer les planches de la cale...

Elle cligne des yeux, observe la cime des arbres.

Quand j'étais petite...

Souvenirs, souvenirs... Marteaulucinda
"Ho toi ça va, pas la peine de me regarder comme ça..."
Lucinda
Lucinda

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Date d'inscription : 21/02/2010

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